General Motors dépose son bilan et est nationalisé
lundi 01 juin 2009, 15:28
Le constructeur automobile américain General Motors (GM) a déposé ce lundi son bilan devant le tribunal des faillites du district sud de New York, selon un document mis en ligne sur le site du tribunal. Le président américain Obama a salué la deuxième chance accordée à Chrysler par la justice.
« Le dossier General Motors a été déposé devant le tribunal du district sud de New York », peut-on lire dans ce document.
Il s’agit du même tribunal où le troisième constructeur automobile américain, Chrysler, a suivi sa procédure de faillite depuis qu’il a déposé son bilan le 30 avril. Le juge en charge du dossier, Arthur Gonzalez, a rendu dans la nuit de dimanche à lundi un avis favorable à la sortie de faillite du constructeur.
Le gouvernement américain a annoncé dimanche que General Motors allait déposer son bilan pour entreprendre une restructuration draconienne sous perfusion financière de l’État.
GM n’a pas fait de commentaire lundi sur le dépôt de bilan, un porte-parole indiquant qu’un communiqué serait mis en ligne.
Le président américain Barack Obama doit s’exprimer lundi à 17H55 (heures belges) sur la restructuration de l’industrie automobile. Le directeur général de General Motors Fritz Henderson doit ensuite donner une conférence de presse à New York.
GM demande la protection de la loi sur les faillites
Le géant automobile américain General Motors, endetté et frappé de plein fouet par la crise, a demandé ce lundi à se placer sous la protection de la loi américaine sur les faillites en échange d’un plan de restructuration draconien.
GM, qui a déposé sa demande à New York, précise avoir une dette de 172,81 milliards de dollars (121,6 milliards d’euros) et 82,29 milliards de dollars (57,9 milliards d’euros) d’actifs.
L’État, à présent, va prendre le contrôle de la firme de Detroit et injecter jusqu’à 30 milliards de dollars (21,1 milliards d’euros) pour lui permettre de prolonger son activité pour une période limitée.
Il s’agit de la plus grosse mise en faillite de l’histoire industrielle américaine. La vénérable firme centenaire de Detroit, qui est restée pendant des décennies le premier constructeur automobile mondial, va donc être placée sous perfusion financière de l’État durant une période de deux à trois mois et subir une cure d’amaigrissement forcée : fermeture d’une douzaine d’usines, suppression d’un tiers des effectifs (21.000 emplois rayés), réduction drastique du nombre de concessionnaires.
Obama salue la deuxième chance accordée à Chrysler par la justice
Le président Obama a déclaré que la décision d’un juge new yorkais ouvrant la voie à une sortie du régime des faillites pour Chrysler offrait au constructeur automobile une « seconde chance », synonyme de dizaines de milliers d’emplois sauvés.
« Il y a encore un mois, l’avenir même de cette grande entreprise américaine paraissait compromis. Aujourd’hui, grâce à l’engagement substantiel de la part du gouvernement américain et aux difficiles sacrifices consentis par toutes les parties concernées, Chrysler dispose d’une seconde chance », a souligné M.
Obama dans un communiqué publié par la Maison Blanche.
« Nous avons dit que ce processus (celui du dépôt de bilan) serait mené à bien rapidement et efficacement, c’est précisément ce qui s’est produit aujourd’hui. L’extraordinaire effort entrepris va sauver des dizaines de milliers d’emplois américains », a dit M.
Obama selon lequel c’est une « nouvelle entreprise, plus forte et plus compétitive » qui va sortir du régime des faillites.
Le juge en charge du sort de Chrysler, qui avait déposé son bilan fin avril, a approuvé tard dimanche le plan de restructuration présenté par le constructeur et soutenu par le gouvernement. Ce jugement crée les conditions favorables à l’émergence d’un « nouveau » Chrysler, aux mains d’un consortium détenu à 20 % par le constructeur italien Fiat (qui a une option pour monter jusqu’à 35 %), à 68 % par un fonds géré par le syndicat automobile UAW et à 12 % par les gouvernements américain et canadien.
Cette décision a été rendue peu avant que le numéro un américain General Motors ne dépose à son tour son bilan lundi.
L’administration Obama voit dans la rapidité avec laquelle la procédure a été menée pour Chrysler l’exemple à suivre pour General Motors.
(D’après AFP et AP)