Le constructeur automobile américain General Motors (GM) est parvenu à un accord avec le constructeur néerlandais de voitures de sport de luxe Spyker Cars pour lui vendre sa filiale suédoise Saab.
Peu après 19h, ce mardi, General Motors a confirmé l'information donnée plutôt dans la journée par plusieurs médias américains.
L'autorité néerlandaise des marchés financiers (AFM) a annoncé mardi avoir suspendu la cotation de l'action Spyker à la Bourse d'Amsterdam en attendant la publication d'un communiqué par le constructeur, seul candidat encore en lice pour le rachat de Saab.
Le titre Spyker avait gagné mardi 2,84% à 3,91 euros à sa suspension, après avoir augmenté de 61% à 3,80 euros lundi.
Spyker avait indiqué lundi que l'issue des négociations sur un rachat du constructeur suédois Saab en liquidation au géant américain General Motors (GM) était "encore incertaine", tandis que le PDG de GM, Ed Whitacre, avait affirmé que, malgré des "discussions avancées" avec Spyker pour lui vendre Saab, il n'y avait pas encore d'accord entre eux.
Le fonds luxembourgeois Genii, associé au grand argentier britannique de la Formule 1, Bernie Ecclestone, était lui aussi candidat au rachat de Saab, mais a annoncé lundi qu'il jetait l'éponge.
L'épilogue après de nombreuses hésitations
General Motors avait annoncé le 18 décembre 2009 la fermeture de sa filiale Saab, placée en liquidation le 8 janvier et qui emploie 3400 personnes en Suède.
Spyker, qui a fabriqué 21 voitures et en a vendu 23 à un prix de base de 199 990 euros au premier semestre de 2009, est détenu à 30% par le groupe financier russe Convers, contrôlé par le milliardaire russe Vladimir Antonov, et à 25% par le fonds souverain d'Abou Dhabi Mubadala Development Company.
Le 10 janvier au salon de l'automobile de Detroit, M. Whitacre avait avancé le chiffre de 450 millions de dollars pour s'offrir Saab.
Le directeur de GM pour l'Europe, Nick Reilly, avait ensuite affirmé lors du salon qu'une éventuelle cession de Saab n'était pas une question de prix mais de trouver un acheteur avec "assez de surface financière pour faire tourner l'entreprise".
Le patron de Spyker, Victor Muller, avait pour sa part assuré à Detroit avoir les moyens de racheter Saab et avoir "montré l'argent" à M. Whitacre.
Dévoilant ses intentions pour Saab, M. Muller avait dit qu'il "embaucherait plutôt que de licencier" chez la marque suédoise "car la capacité de production aurait besoin d'être augmentée rapidement".
Une combinaison "Spiker-Saab serait très attirante en termes de partage de la distribution, de la technologie, des infrastructures et des pièces détachées", et de recherche et développement, avait détaillé M. Muller, précisant que si la transaction parvenait à voir le jour "Spyker et Saab deviendraient des filiales d'une société néerlandaise cotée, Saab Spyker LLC".
Il avait toutefois prévenu qu'il faudrait "plusieurs années" pour remettre Saab sur pied.