Des nouvelles du front….
Après plusieurs mails de ma part à l’assurance, dont certains emprunts d’un cynisme déconcertant mais toujours d’une courtoisie extrême, je crois qu’enfin, je commence à deviner ce qui pourrait être une lumière au fond du tunnel.
Petit récapitulatif qui servira de leçon aux suivants – je croise le doigts pour pas que ça vous arrive – fallait bien un premier et dans la série « j’ai testé pour vous », voici où j’en suis :
26 août de cette année, sous une fine et grasse pluie d’été alors que je rêvassais un peu en regardant le paysage au volant de ma belle et rutilante RX-8, apprêtée de sa belle robe de saison Mazdaspeed, je crée malheureusement un petit accident.
Arghhhhhh, ma 8 se tortille alors sur la chaussée essayant d’éviter l’inévitable. Elle hurle encore lorsqu’elle vient s’écraser contre la carrosserie de l’importun. Elle a mal. Le verre avant droite du feu éclate dans un cri déchirant. Le pare-choc avant se tord de douleur et s’élance par-dessus le capot moteur. J’entends encore son dernier râle déchirer le ciel lorsque j’ai coupé le contact.
Je reste là, à côté d’elle, ne sachant comment la réconforter. Voulant m’excuser auprès d’elle, mais ne trouvant pas les mots justes. Faut dire que je n’ai jamais appris le langage rx8ien et je crois qu’elle m’en veut un peu.
Bref, passé le chagrin, il me restait maintenant les réparations à organiser et voilà où commence le vrai cauchemar pour moi. Ma 8, elle, dormira tranquillement pendant ce temps dans mon garage sans se soucier de tout ce que j’ai dû endurer pour me faire pardonner.
Je ne répèterai pas ce que j’ai déjà dis dans les messages plus haut, mais je vais vous raconter mes derniers contacts avec l’assurance.
20 septembre de merde de cette année, sous un soleil d’été de merde de plomb, je rappelle mon assurance pour savoir si ils vivent toujours, car je perds patience. Là, ils m’indiquent qu’ils sont toujours dans l’attente du dossier de l’expert. Je m’enquiers donc de savoir prestement si ils pensent attendre comme ça jusqu’à Noël…
Quelques minutes plus tard et 2 degrés de plus dans le bureau, mon téléphone portable retenti et le numéro de l’assurance s’affiche sur l’écran.
« Diantre ! Sacrebleu ! » m’exclame-je.
« Oui, c’est l’assurance* (prénom d’emprunt), alors l’expert en fait, attend de voir sous le pare-choc de la voiture si il y a d’autres pièces cassées. Et après, il nous envoie le dossier »
« Par Toutatis, il est trop fort cet expert ! Sait-il le Sot, qu’il faudrait me le dire pour que je puisse amener mon véhicule au garage ? Sinon, il peut attendre jusqu’à ce que, de ces pieds, poussent des racines ! »
« Vous avez raison, on va s’arranger et on vous rappelle. Par contre, il faudrait nous refaire une offre pour l’envoi du pare-choc depuis le Japon, mais en bateau. Car le service des sinistres chez nous ne veut pas prendre en charge les frais par avion »
« Bien sûr cher ami, je n’ai que ça dans ma vie, pour m’égayer un peu mes dures journées de travail que de devenir spécialiste en importation japonaise. D’autant plus que pour moi, le japonais, c’est comme l’allemand ou l’espagnol, c’est tout du chinois et j’y comprend rien »
Sur ce, je commence à rassembler toutes les informations que je peux trouver sur le net, par téléphone auprès des grandes compagnies de transport, service des douanes etc… Un peu pour rien, vu que Japanparts me répond par email que si la Suisse n’a pas de mer autour, ils ne font pas l’envoi par bateau. Après enquête et vérification sur les cartes géographiques et en regardant par les fenêtres de mon bureau, effectivement je ne vois pas de mer autour du pays chocolaté. Peu importe, me dis-je. Je vais quand même calculer leur demande en imaginant que la pièce arrive à Rotterdam et que j’engage une société de transport international pour me rapatrier le colis jusqu’à chez moi.
Les informations réunies, je prends ma plus belle plume – bon d’accord, mon plus beau clavier, pour répondre à l’assurance. Et là, que fais-je ? Je m’emporte, je me disperse, je m’éparpille en posant toutes mes revendications sur mon écran. Puis, après réflexion et un questionnement certain sur ma façon de leur expliquer à quel point ils pouvaient me briser les bonbons* (*synonyme d’emprunt), je me rassemble un peu et recommence ma prose.
Ainsi, je leur propose 4 solutions pour régler ce cas qui maintenant dure depuis bientôt 1 mois.
1) réparation définitive de la pièce avec garantie écrite de l’assurance qu’en cas de casse, tout sera pris en charge, y.c frais de transport par avion et par express
2) achat de la pièce au Japon et transport par avion franco-domicile
3) achat de la pièce au Japon et transport par avion jusqu’à la douane de Genève uniquement. Après, je me débrouille pour les 60 derniers kilomètres
4) achat de la pièce au Japon et transport par bateau jusqu’à Rotterdam, puis transport par compagnie privée jusqu’au garage. Réparation provisoire en attendant ou location à leur frais d’un véhicule de même catégorie, car le délai pour recevoir la pièce avoisine les 45 jours.
A tout cela, je n’oublie pas de leur préciser tous les efforts que je fait depuis l’ouverture du dossier pour réduire les coûts en recherchant toujours la meilleure solution et en m’arrangeant avec un ami pour un véhicule de remplacement. Je leur souligne également que depuis le temps que ce dossier traîne, on aurait sûrement économisé du temps et de l’argent en prenant tout de suite la solution 2.
Je passe sur les autres détails mentionnés au travers de mes 3 pages de mail. Toujours est-il que le lendemain matin, je reçois à nouveau un téléphone de mon assurance qui, suite à mon mail, a enfin pris une décision définitive sur mon dossier.
Dès que j’aurais ramené la voiture à la carrosserie pour que le Sot* l’a voie à nouveau, la solution 3 sera prise en charge entièrement par l’assurance. Effectivement la différence de coût entre la solution 2 et 3 est assez importante alors qu’en réalité, il ne s’agit que d’une soixantaine de kilomètres de différence de lieu d’arrivée. J’acquiesce donc avec un demi-sourire (bah oui, j’me méfies encore un peu) et leur demande qu’ils me mettent tout ça par écrit avant que je passe commande du pare-choc.
Il me précise quand même qu’ils sont en bagarre à l’interne car je viens de créer un précédent. Leur service des sinistres refuse de payer les frais de port, mais accepte de faire un geste jusqu’à fr. 500.-. Le reste des frais sera donc payé par le bureau d’assurance local. En fait, rien n’est mentionné dans les conditions générales concernant les frais de transport lors d’achat de pièces à l’étranger.
Et ce matin, que vois-je dans ma boîte à mails ? Un pic ? un roc ? que dis-je ? une péninsule ?
Mais non, vous suivez pas ? Et bien, tout simplement la confirmation écrite du responsable de l’assurance pour la prise en charge des frais.
Hourra ! Hourra ! Hourra !
Je vais pouvoir commander ma pièce aujourd’hui. Peut-être que j’arriverais à rouler en 8 avant de voir la neige de cet hiver.
Pour ma commande, j’ai besoin de quelques traductions dont je vous ferai part dans la journée. Si vous pouviez m’aider, reconnaissant je serais.
Voili voilou, c’était un peu long, je vous l’accorde.
Moralité pour l’achat d’un kit, pensez à tout cela :
- informer son assurance
- réadapter la valeur des options sur son contrat en comptant la valeur totale du kit + montage + tous les frais annexes + les frais de livraison en express par avion
- demander à son assurance une confirmation pour la prise en charge des frais de transport
- éventuellement changer d’assurance si cette dernière ne vous garantit rien
- et surtout, évitez tout accident avec votre voiture !
Mike
Qui a retrouvé un peu le sourire et la joie de vivre