Six minutes, onze secondes, treize centièmes
6Min 11,13sec, c'est le record du tour absolu au Nurburgring.
Et il y a des records imbattables, celui-ci tient depuis 24ans.
Il a été réalisé en 1983 par un jeune allemand du nom de Stefan Bellof, à bord d'une Porsche 956.
Cela signifie que les 22,810km ont été parcourus une vitesse moyenne de 221,5km/h, dans une voiture bien plus brutale que celles d'aujourd'hui, sans ABS, sans ESP, sans freins ou direction assistée.
Par comparaison, le tour le plus rapide en F1 fut effectué par Nicky Lauda en 6minutes 58 secondes (ce qui remet en perspective le Tour d'Heitfeld en 8 minutes 34secondes).
Bellof était un enfant de la balle, fils d'un pilote de rallye, Bellof se lance en karting à l'age de 16 ans au milieu des années 70. Ayant enlevé moult victoires, il passe à la Formule Ford 1600 en 1980 et devient champion d'Allemagne dès sa première saison avec 9 succès en 14 courses. L'année suivante, il participe à diverses compétitions automobiles, de la Coupe R5 Turbo aux formules Ford 1600 et Super VW mais se concentre surtout sur la F3 allemande. Au volant d'une Ralt-Toyota (team Bertram Shafer Racing) il participe aux 7 dernières épreuves du championnat, signe 5 poles, 4 records du tour, 3 victoires et termine vice-champion.
Dès son entrée en formule un (en 1984), il se fait remarquer en portant sa Tyrell athmosphérique en troisième position à monaco, derrière les moteurs turbo surpuissants de Prost et Senna, et en affichant plusieurs fois le meilleur tour en course, sous la pluie.
En parallèle, il participait également au championnat du monde d'endurance, en marquant 3 victoires en 83 et 6 victoires en 84.
En 1985, il est un des pilotes les plus en vue, et on parle de lui chez Ferrari.
Malheureusement, Bellof n'aura jamais l'occasion de concrétiser en F1 les espoirs placés en lui. Le 1er septembre 1985, il dispute pour Walter Brun l'épreuve de Sport-Protos des 1000 kilomètres de Spa ( équipage Bellof-Boutsen). Il mène l'épreuve au 72e tour mais, suite à un ravitaillement un peu trop long, la Porsche officielle de Mass-Ickx prend le leadership. Bellof souhaite absolument gagner avec sa voiture privée devant la machine officielle de Jacky Ickx. Au 75e tour, Bellof, revenu dans les échappements du Belge, tente de le dépasser dans le raidillon de l'Eau Rouge, mais il l'accroche. Sa voiture s'encastre alors de face dans l'angle d'une tribune et s'embrase aussitôt. Le pilote allemand ne survivra pas à ses blessures.
Thierry Boutsen, son ami de la F2 et coéquipier vit le crash en direct et restera marqué à jamais : " La mort de Stefan est le plus mauvais souvenir de ma carrière, et de loin. Ce jour-là, j'ai perdu un formidable équipier, mais j'ai surtout perdu un ami. Il m'a fallu des années pour m'en remettre. Et encore..."
http://www.youtube.com/watch?v=ZgtZe-iQH1U
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