Le marché de la moto s'est réduit de 50% en 4 ans.
On parle souvent des dégats de la crise économique sur l'industrie automobile, mais ce n'est rien par rapport à ce que le marché de la moto à subi, passant de 1.500.000 à 800.000 motos vendues dans le monde en seulement 4 ans (125cc et plus)
Le boss de BMW en donne une intéressante analyse dans "Moto 80".
Contrairement à la voiture, la moto reste souvent un achat loisir, un "luxe" que beaucoup de gens hésitent à s'offrir en période de crise. Les motos sportives ont d'ailleurs souffert beaucoup plus (-75%) que les motos basiques (utilitaires) qui se maintiennent voire dont a part de marché progresse légèrement.
Les marques subissent d'ailleurs la crise différemment, avec un effet plus marqué pour les japonaises que les marques européennes. BMW, qui a renouvellé sa gamme au début de la crise, progresse même un peu.
L'explication peut tenir au fait que beaucoup d'acheteurs de moto sont des jeunes, qui ont plus de mal à se payer une moto ou à qui les banques ne font plus crédit. Les marques européennes ont souvent des produits plus chers, achetés par des passionnés dont c'est rarement la 1er moto, et qui ont plus de moyens (et donc pour qui le prix d'achat n'est plus un problème).
On voit aussi (un phénomène très sensible en allemagne), beaucoup d'employés délaissant la voiture de société pour une "moto de société", plus pratique dans les bouchons et plus favorable fiscalement. Ces motos de société sont souvent des BMW.
Le boss de BMW explique la bonne résistance de la marque également par sa diversification (supersportive développée avec Yamaha et scooters 600cc développés par Kymco) et la modernisation de certains modèles phares.
De nombreuses marques européennes (Ducati, triumph, aprilia) ne pouvant se permettre que des retouches cosmétiques sur des modèles vieillissants (c'était le 1/4 d'heure d'autosatisfaction BMW).
Il annonce néanmoins que les projets BMW de débelopper des modèles 600cc 3cylindres (en enlevant un cylindre au 4cylindres 1000cc) avaient été abandonnés, vu que ce secteur était complètement bouché.
Bref, une mauvaise passe pour la moto (qui avait subi une crise similaire dans le milieu des années 80, et avait mis près de 10 ans à s'en remettre...).